top of page

SAFARI

 

SAFARI

2013-2016

J’ai commencé cette série en photographiant un blaireau mort sur une route, la nuit. Je me suis arrêtée sur le côté en laissant mes phares allumés, puis je me suis allongée sur la route près du corps inerte. Ses yeux encore étaient encore ouverts mais ils ne brillaient plus. Sa fourrure s’agitait doucement avec le vent.

Depuis cette nuit, je ne pouvais plus m’empêcher de prêter attention aux bords de route, je ne pouvais plus mettre de côté ce sentiment de vulnérabilité, cette peur que l’on refoule en ne regardant pas, en ne voulant pas voir.

La route est un symbole fort de vie, d’évolution vers l’ailleurs, d’ouverture vers d’infinies possibilités.  L’une d’elles est la disparition, la perte.

En photographiant de près ces cadavres d’animaux, je me suis questionnée à propos de notre propre  mortalité. Et j’ai naturellement commencé à ajouter les autels mortuaires à mon Safari, ceux qu’on érige en mémoire des personnes tuées sur la route.

J'ai donc ici, voulu faire dialoguer deux sensibilités pour questionner notre rapport à la mort.

I started this series by photographing a dead badger on a road at night. I stopped on the side, leaving my headlights on, then I lay down on the road near the inert body. His eyes were still open but they did not shine anymore. His fur moved softly with the wind.

Since that night, I could not help but pay attention to the roadside, I could no longer put aside this feeling of vulnerability, this fear that is driven back by not looking, not wanting to see.

The road is a strong symbol of life, of evolution towards the other, of opening towards infinite possibilities. One of them is disappearance, loss.

As I photographed these dead bodies, I questioned myself about our own mortality. And I naturally began to add the mortuary altars to my Safari, those that are erected in memory of the people killed on the road.

So here I wanted to make two sensitivities dialogue to question our relationship to death.

bottom of page